À en devenir fou

Éviter les halliers où s’égarent les vies
De ces fous à lier que souvent l’on honnit
Cette peur de sombrer dans quelque déraison 
De n’être plus qu’une ombre sans aucune liaison.

Pourtant que la lucidité est remplie de tourments
Lorsqu’on voit tous les faits, qu’on les voit clairement
On croit pouvoir garder sa tête sur les épaules 
Alors qu’on va devoir subir leurs idées folles.

On est comme l’enfant confronté aux colères 
Celle des ses parents, que ce soit père ou mère 
Et qui ne comprend pas les raisons de leurs fièvres 
Quand leurs vives disputes mettent sa vie par terre.

On est comme l’adulte qui voit comment ses pairs
Se comportent encore comme les enfants d’hier
Quand ils cèdent sans cesse à leurs vives émotions
Foulant la vérité au nom de leurs passions.

Quand ils ne se fient plus aux sûres connaissances
Quand ils n’ont plus en rien d’autre qu’en eux confiance 
Quand ils ne veulent plus des voix de la raison
Quand ils n’écoutent plus celle qui dit: attention.

Qui ne serait tenté lors de baisser les bras
De tout abandonner, après lui le déluge !
Juste espérer qu’un jour d’un abracadabra
Gommera nos erreurs quelque suprême juge.