Accueillant

Quel est donc le poète qui n’aimerait ouvrir
De nouvelles frontières ou franchir d’autres portes ?
Plutôt que de devoir à son tour parcourir 
Tous les anciens chemins tracés par des cohortes

Des cohortes d’auteurs qui essaient à leur tour
De faire s’émouvoir les héros du Parnasse
Ou d’admirer à Paris de la Seine le cours
Depuis le haut sommet de la tour Montparnasse.

Je tente sans succès que d’entraîner les mots
Sur des voies inconnues non encore explorées 
Pour mieux les voir jouer et avec eux créer 
De neuves sensations et de nouveaux échos.

A chaque tentative je retombe hélas 
Sur la même musique dont jamais ne me lasse
De ces alexandrins au rythme envoûtant 
De la rime qui sonne d’un accent si chantant.

Quel que soit le sujet que je vais aborder
Le support en sera ce tempo familier.
Devrais-je un jour enfin me laisser déborder
Et laisser un désordre en bousculer les pieds ?

Que j’aime ce flacon qui peut tout contenir
C’est mon tapis à moi pour partir en voyage
Il est si accueillant pour tous les paysages
Que je crois qu’encore, je m’en vais m’y tenir.