Apocalypse

C'est une longue plainte que tous entendent au loin
Comme ferait une meute de loups en lune pleine
Ce sont gémissements aux coups des malandrins
Qui s'échappent de corps couchés sur les chemins.

Ce sont partout victimes abattues comme chiens
Des cadavres étendus en plein cœur de nos villes
Des massacres déclenchés par des haines faciles
Toute une société sans repères et sans freins.

La violence qui règne étouffe les appels
De tous les gens de bien qui battent le rappel
De ces valeurs anciennes qui reliaient les gens
Avant que ne bascule la raison, dans le sang.

Est-elle arrivée cette apocalypse
Annoncée par certains dans des textes sacrés 
Sont ce là tous ces actes, sur bas reliefs de gypse
Qu'ont gravé autrefois des prophètes égarés ?

Que nos temps sont troublés, au delà de nos craintes
Qu'on voudrait les nier, dans de tendres étreintes 
Comme se sont brouillées ces notions de toujours
Qu'on appelait respect, tolérance et amour.

La peur guide ces bras qui frappent sans scrupules
Ceux qui sont différents et sombres au crépuscule
Ceux qui ne sont pas nés sous les mêmes étoiles 
Ceux qui prient d'autres dieux ou vivent sous des voiles.

Faudra-t-il que l'on soit, tous et chacun les mêmes 
Pour être satisfaits, qu'il n'y ait plus de problèmes 
Jusqu'à quand les hommes se croiront différents 
Et voudront tout tuer et noyer dans le sang.