Au bout de mes doigts

L’envie d’écrire me tenaille
Au fond de moi elle me travaille
Plus tenace qu’un feu de paille
Elle cherche la moindre faille.

Dansent les mots en sarabande
Ils s’organisent même en bande
Au vrai parfois je me demande
S’ils sont un poids plutôt qu’offrande.

Ils sont tapis et aux aguets
De la moindre de mes idées 
Les voilà qui passent le gué 
Vont-ils pleurer ou dérider ?

S’agitent en moi mille histoires
Les papillons de ma mémoire 
Ils veulent que j’ouvre l’armoire
Où ils dorment dans les eaux noires.

Je les sens au bout de mes doigts 
Je sais trop bien ce que leur dois
 C’est pourquoi je cède à leur loi
Écrire est de bon aloi.