Au risque dun revers....

J’ai cru lire de vous un courrier qui me charme
Il a sous les dehors d’un simple inventaire
Cette douce folie que dispensait Prevert
Liste inattendue qui surprend et désarme,

Pleine de bonhommie, de vie aussi d’humour,
Vous me semblez séduit par ces nombreux zinzins
Qui vont donc se réjouir jusqu’à la saint glinglin,
D’avoir reçu de vous ce papier bien trop court,

Qui ne les prend de court tant ils en sont ravis
Peut-être joueront-ils au cadavre exquis
Mais trêve de paroles, je ne suis assez drôle 
Dans aucun de vos films, je n’aurai eu de rôle.

J’ai comme vous auriez dit du grand Napoléon
Pris un peu trop de ventre et aussi de chemins
Je me prends à rêver que vous teniez ma main
Pour trouver des formules qui tournent aussi rond.

Vous recherchiez toujours à détourner le sens
Et sens dessus dessous à exprimer l’essence
D’une langue si belle qu’il faut la travailler
La torturer un peu, pour la faire briller.

Lors si je vous rencontre je vous propose un vers
Au risque d’essuyer peut-être un revers
Je m’incline très bas jusque à vos revers
Pour mieux vous saluer, bonjour Monsieur Prevert.