Au service de qui ?

Alors à bout de nerfs, d’anxiété et d’angoisse 
Au spectacle navrant d’un bien trop plein de poisse
Je me suis effondré bras ballants dans un siège 
Comme si ce faisant, j’échappais à un piège.

Ne nous faut-il parfois par dessus les moulins
Balancer sans calcul nos soucis et chagrins ?
Accepter l’impuissance à demeurer contraint
Par l’insignifiance de nos propres destins ?

Qui ne voudrait se battre pour infléchir le cours
Que prennent trop souvent les choses tous les jours ?
Pour s’en aller lutter contre les injustices
Contre ce qui nous mène aussi au précipice ?

Nous n’avons qu’une vie nous faudrait-il la vivre
Qu’au service de causes et jusqu’à en mourir ?
Ou ne faudrait-il pas souvent plutôt en rire
Et profiter du temps qu’il nous reste à vivre ?

Peut être un peu des deux car qu’est-on sans les autres ?
Aller vers son prochain sans jouer les apôtres 
Entretenir ces liens qui rapprochent et confortent
Aussi sans oublier le bonheur à sa porte.