Austère

J’ai peur d’un avenir où l’homme n’a de place
Tant je le vois courir, tout droit dans une impasse 
J’ai peur d’un monde vide, j’ai peur d’un monde mort
Où il nous mène hélas en fruit de tous ses torts.

J’ai beau pauvre fourmi ne ménager ma peine
Pour ne pas concourir à aggraver la scène 
Veiller au moindre geste qui pourrait la blesser
Mais c’est là chose vaine, tant elle est agressée.

Nous sommes pris au piège de notre société 
Tout dépend du système où elle s’est forgée 
Gavée de l’énergie abondante et peu chère 
De ces poisons violents qu’on extrait de la terre.

Difficile pour l’homme et l’esprit de conquête 
Qu’il conserve hélas tout au cœur de sa tête 
De renoncer à prendre ces trésors délétères 
Et à se résigner à une vie austère.