Avant quil soit trop tard.

Il est à présent nu, il a tombé le masque
Il n’essaie même plus de dompter la Tarasque
Il sait qu’il a perdu, plus question de combattre
Il s’est tant débattu dans des eaux si saumâtres.

Mais s’il ne sert à rien de refuser son sort
Il veut bien vivre encore tant que tiendra le corps.
Et s’il ne prend le vent tout à bâbord avant 
Il déploiera ses voiles pas aussi fort qu’avant.

Pour grappiller toujours les raisins de la treille 
Pour cueillir aux chemins mille et une merveilles
Pour humer les senteurs quand la vie se réveille 
Et goûter des saveurs à nulle autre pareilles.

Plus courts mais plus intenses car il en sait le prix
Des moments les plus simples qu’il n’avait pas compris.
Il s’est débarrassé de ces fausses promesses
Auxquelles est sensible la naïve jeunesse.

Il dira au revoir à tout ce merveilleux
À cette humble magie, à ce qu’il y a de mieux
Il parcourt du regard et ouvre grands les yeux
Avant qu’il soit trop tard pour faire ses adieux.