Barbares

S’ils partent de chez eux ce n’est pas en voyage
C’est juste pour survivre à de nouveaux ravages
À ceux que portent hélas la faim ou bien la guerre
Auxquels il leur faut fuir pour pouvoir s’y soustraire.

C’est bien à corps perdus qu’ils jettent sur les routes
Tous leurs derniers espoirs, et ce bien qu’ils redoutent
Les pièges si nombreux au cours de ce périple 
Qui va les éloigner de choses si terribles.

Ils n’ont pas d’autres choix, où se laisser mourir 
Qui donc à leur place pourrait ne pas partir ?
Ce qu’on savait déjà c’est que c’est par milliers
Qu’ils allaient se noyer en Méditerranée 

Mais ce qu’on vient d’apprendre est bien aussi tragique
C’est qu’ils font à présent l’objet d’odieux trafics.
On les savait victimes de viols et tabassages
Les voilà qu’on les met aussi en esclavage,

Jusqu’où iront les hommes dans l’abus de faiblesse
Jusqu’où donc niera-t-on leur extrême détresse ?
J’ai honte aujourd’hui d’être de cette espèce 
Qui renie jusqu’aux siens et tous leurs droits dépèce.

C’est à se demander s’il y a eu progrès
Depuis ces temps barbares d’où sort l’humanité 
Partout quand les barrières viennent de s’effondrer
La barbarie prospère et n’a nulle pitié !