Brouets.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Tant de choix sont possibles tout au bout de la plume 
Soit sortir d’un réel qui pèse comme enclume
En exaltant les choses, pour les rendre sublimes
Pour s’envoler plus haut, échapper aux abymes,

Soit s’emparer de lui et le voir comme il est
Étonnant de beauté mais aussi combien laid
Pour accepter de vivre, il faut s’y colleter 
Arriver à comprendre, pour ainsi mieux l’aimer.

Les poètes naviguent entre ces deux approches
Beaucoup dans l’éthéré, vident ainsi leurs poches
Créant des univers ésotériques, étranges 
Qui ne sont pas plus vrais, que le sexe des anges.

Ni la glu, ni la boue ne feront peur à d’autres
Ni la couleur du sang puisque c’est bien la nôtre 
Rester enracinés dans la douleur des choses
Sans oublier jamais de célébrer la rose.

Si les premiers séduisent par des amours sauvages
Vécus dans de beaux lieux, en de jolies images 
Perdus dans les étoiles, aux lueurs de la lune
Où les corps prennent formes, de la mer et des dunes,

Les seconds eux diront les tourments de la chair
La tendresse bien sûr, tout comme la colère 
Ils chanteront l’humain sans en faire un dieu
Acceptant sa grandeur, tout autant que l’odieux.

Quant à moi je me lasse des images inventées 
De ces scènes d’amour mille fois répétées 
De ces moments orgiaques déformés par le rêve 
De ces corps transportés par d’ordinaires sèves.

Je n’ajouterai rien à ce genre de prose
Ce n’est un élixir que souvent je propose
Mais plutôt un brouet, agrémenté de sauces
Parfois un peu amères, mais bien plus vraies que fausses.
Pierre Jean Boutet - Logo
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