Ce quon ne se pardonne.

Comme on vient réveiller d’une langue curieuse
La carie douloureuse qui mine une dent creuse
Comme l’on va gratter d’un ongle acéré 
Le bouton qui démange notre peau sans arrêt 

Ressurgissent intactes du fond de nos mémoires
Ces erreurs qu’on regrette et qu’on n’accepte pas.
Sans cesse on repasse le film de ces heures
Où l’on a bêtement fait le lit d’un malheur.

On se traite de tout, bien sûr on se fustige
On tente de se trouver et ce jusqu’au vertige
Des excuses à nos actes et à nos décisions 
Impuissants d’en changer en rien la conclusion.

Dans ces heures propices où certes on s’abandonne 
Dans ce demi-sommeil où vogue notre esprit, 
Les images reviennent, on en est tout surpris 
De ces moments passés que l’on ne se pardonne.

S’estomperont parfois avec le temps qui court
Ces cruelles obsessions qui gâtent nos parcours
Toujours en resteront hélas pourtant les traces
Couvant au fond de nous comme autant de menaces.