Celui qui tient la plume.

Celui qui tient la plume et manie bien les mots
Tient là entre ses mains ce qui est le plus beau
De créer sans limite et bien sûr à sa guise,
Qu’il raconte ce monde ou bien qu’il le déguise.

Quand jamais tributaire ni des sons, ni des formes
Ni non plus des destins qu’on attribue aux hommes
Ni de ces lois physiques qui nous enferment tous
S’en affranchit s’il veut, ou les transforme tous.

Le verbe et le langage ce sont eux qui façonnent 
Depuis l’aube des temps ce qui aux hommes donne 
Cette capacité à définir les choses
Et ainsi à créer la couleur qu’ont les roses.

Mais bien plus que les choses, les esprits sont empreints
Du sens que les mots portent et impriment en eux.
Nous sommes en conscience de fait souvent contraints
Par ces belles paroles qu’on attribue aux dieux.

Celui qui tient la plume ou manie bien les mots
Peut être libérateur ou le pire bourreau.
À tous ceux qui l’entendent ou lisent ses écrits 
Derrière l’enjôleur, entendez-vous des cris ?

Je laisse à mes doigts la grande liberté 
D’aller chercher en moi dans des tiroirs secrets,
Tout ce que j’ai appris, compris et essayé 
Et ces moments de vie à mon tour les passer.