Changeant

Sur l’herbe un peu figée par le froid de la nuit
Petits manchons de glace lors que l’automne fuit
La lumière éphémère d’un soleil fatigué 
Est vite étouffée par l’orage aux aguets.

Dans le vent qui se lève des moineaux effrayés 
Recherchent un abri dans quelque épais bosquet
Les arbres entreprennent une danse statique
Agités en tous sens sur leur tronc élastique.

À peine une heure avant le temps était superbe
Il invitait chacun à venir fouler l’herbe
Et en un tour de main le voilà qui renonce
À la belle journée que pourtant il annonce.

S’en vient l’assaut du vent et celui des nuages 
Le monde s’est éteint sous les humeurs d’orage
Il n’est plus d’autre choix, si rien ne nous oblige,
Que de rester au chaud, pour fuir ce qu’il inflige.

Je vis dans ce pays où a bien des égards
Il faut bien s’adapter à ces soudains écarts 
On y vit à ce rythme que nous dicte le ciel
Qui a mille visages et les montre au pluriel.