Comme un jeu anodin.

Publié le 03 août 2025 moins d'une minute de lecture 6 lecture
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Ça commence toujours comme un jeu anodin
Juste une occupation pour meubler le train-train
On s’y perd un instant comme coupé du monde
On joue comme un enfant ignorant des secondes.

Ça devient des minutes et très vite des heures
Ça dévore en nous jusqu’à l’intérieur
Comme un ver dans le fruit de notre volonté 
Comme acte gratuit auquel s’abandonner.

Ces petits jeux de rien qui emplissent l’écran 
Pour ne pas y céder il faut avoir du cran
Comprendre tout ce temps qu’ils viennent nous voler 
En plaisir solitaire hors de la société.

J’y ai bien succombé tant je suis vulnérable 
À ces défis pour rien qu’on lance comme au scrabble 
Tant je me laisse aller à me croire plus fort
Que tous ces inconnus ancrés au même port.

Mais le temps est compté de nos vies éphémères 
Pour ne le fracasser contre viles barrières 
Pour ne le gaspiller en choses aussi vaines
Au lieu que de semer encore quelques graines.

Sauf à ne rien vouloir laisser qui fut de soi 
Ni oeuvre, ni enfant, ni autre témoignage 
À moins que de penser que ça ne compte pas
Que nos vies ne sont rien, pas plus que nos lignages.
Pierre Jean Boutet - Logo
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