Comment puis-je me taire ?

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
(0)
J’ai l’âme cotonneuse au grand vent des bourrasques
Un flocon balloté au gré des circonstances
Qui peine à s’ancrer dans un lieu où les masques
Ne dissimulent point les voies de l’existence.

Mais j’ai le cœur pourtant un peu primesautier
Prêt à bondir dès lors qu’il reçoit un baiser.
J’ai le corps qui exulte s’il est sollicité 
Par un peu de plaisir, une once de beauté.

J’ai l’âme chagrinée par la tournure grise
De la voie sans issue que les hommes ont prise
L’inquiétude taraude et mine mon esprit
Tant mieux si cela cesse et j’en serai surpris.

Mais j’ai le cœur content lorsque je puis écrire 
Et poser mes questions partout sur le papier
Je me réjouis bien sûr de ne vivre le pire
De ce qui va venir et ne puis me cacher.

J’ai l’âme déboussolée en quête d’équilibre 
Désespérée de voir combien l’espoir est mince
J’ai bien du mal à croire et pour ça je me pince
Que le monde où je vis n’a plus longtemps à vivre.

Mais je goûte encore bien des joies de la vie
Sentiments très mêlés d’urgence et fatalisme
J’observe tout ce sable qui entre mes doigts fuit
Qui sera emporté par quelque cataclysme.

J’ai l’âme écartelée entre amour et colère 
A voir ce que s’infligent les hommes sur notre terre.
Comment avons-nous pu en quelques millénaires 
Ruiner toutes nos chances ? Je préfère me taire.
Pierre Jean Boutet - Logo
Connectez-vous pour noter ce poème, l'ajouter à vos favoris et créer des collections.

Commentaires (0)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour laisser un commentaire.

Soyez le premier à laisser un commentaire sur ce poème.