Coup de grisou.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 5 lecture
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Par les chemins mouillés par les pluies de toujours
Il a posé ses pieds de cheval de labour
Et un pas après l’autre, et avec le cœur lourd
Il a tourné le dos à sa ferme, à sa cour.

Il s’était échiné contre les vents contraires 
À travailler ses champs et à ses vaches traire 
Pour échapper de peu à la grande misère,
Élever ses enfants et voir mourir leur mère.
Plus personne à présent avec lui sur sa terre
Pourquoi continuer, et pour qui satisfaire ?
C’est alors qu’il s’est dit, je n’ai plus rien à perdre
Je m’en vais voir le monde et peut être m’y perdre.

Alors tout en marchant il a levé les yeux
Ce qu’il faisait avant juste pour voir là-haut
Il les tenait sinon baissés avec sérieux 
Pour travailler toujours à ses constants travaux.

Il a vu les nuages, écouté les oiseaux
Et vu venir l’orage et vu que c’était beau.
Il s’est ouvert au monde à chacun de ses pas
Et il riait sous l’onde, dansait des entrechats.

la liberté ça grise quand on la connaît pas
Il n’avait rien à faire pour la première fois 
Sinon suivre la route, aller sans savoir où 
Avec dans la tête comme un coup de grisou.
Pierre Jean Boutet - Logo
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