Couvre-feu

Le feu si bien caché qui couve sous la cendre
Comme une indignation qu’on dira indécente. 
L’heure du couvre-feu, décision désinvolte 
Ne risque-t-elle pas d’engendrer la révolte ?

On avance masqué dans les rues, sur les places
Anonymes piétons qui partout se déplacent 
Des hordes de zombies dont seuls les yeux dépassent 
Jusqu’à quand tout ce cirque avant qu’on ne s’en lasse ?

Tout un peuple changé en quelques mois à peine 
C’étaient de joyeux drilles, les voilà couvre-laine 
Un peuple que l’on castre, privé de ces élans 
Qui font la vie si belle et font passer le temps.

Qui a mis ce couvercle par dessus un pays
Par peur non pas des bombes, de la mort des papys ?
Enfermée la jeunesse et fermés tous les bars
Même les vieux s’en plaignent, ce n’est pas un hasard.

L’hôpital que l’on plaint mais pas par charité 
Victime et ses soignants des mauvais coups passés 
Voyez ces gouvernants et leur sauve qui peut
Dire aux citoyens que la faute est à eux.

Chiffres manipulés et fausses vérités 
Personne n’y peut plus en fait y distinguer 
Quelle est la marche à suivre, la peur fait son ouvrage
Et le peuple soumis croit sue cela est sage.