Dans ses griffes.

Publié le 03 août 2025 moins d'une minute de lecture 4 lecture
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J’ai pris aujourd’hui un de ces bains de ville
Surprenante plongée, dans un monde fébrile,
Étranger à ce calme dont je puis jouir chez moi
Encombré où qu’on pose, ou son pied ou ses doigts.

J’aimerai pouvoir dire que j’ai haï cela, 
Que je n’ai supporté la folie de l’endroit.
Mais ce serait mentir, d’abord mentir à moi
J’avais du oublier, sa séduction sur moi.

La ville a les appâts d’une fille trop sûre 
Brillent d’un air de fête, toutes ses devantures
Constante agitation de ce fou métronome 
Qui rend vulnérable femmes comme hommes.

La ville est un mirage qui chasse les pensées 
Étouffe sous ses bruits toutes velléités, 
D’échapper à l’emprise des mille tentations
Auxquelles on succombe sans leur donner de nom.

La ville est nécessaire comme un repoussoir
On ne se passe d’elle que loin de ses pouvoirs
Elle entasse les hommes jusqu’à la démesure 
Pour en faire des ombres soumises à sa nature.

J’ai conscience des griffes qu’elle pose sur moi 
Cette ville avide qui excite les soifs
Mais voilà je suis libre, j’échappe à cette angoisse
Qu’éprouvent ceux des villes quand sont loin de ça.
Pierre Jean Boutet - Logo
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