Dans un grand lit de bulles.

Couché les yeux fermés sur un grand lit de bulles
Dont les remous subtils me chatouillent la peau
Je rêve et m’abandonne au doux conciliabule 
Que font toute ces bulles qui bercent mon repos.

Un moment hors du temps et presque hors du monde 
Le corps ne pèse plus et l’esprit s’abandonne
Et rien ne compte plus, minutes ou secondes 
On n’est plus réceptif qu’au plaisir que ça donne.

Être ainsi passif, immobile et absent
Ce n’est pas si bien vu la plupart du temps
Où il faut au contraire aller fort de l’avant
Se montrer volontaire et très entreprenant.

Mais c’est bien ce contraste qui en fait tout le prix 
Rares sont ceux, je crois, qui ne l’ont pas compris
Je les invite donc à ne pousser de cris
À venir y goûter, ils en seront surpris.

Ne plus être en lutte et savoir lâcher prise
Vous verrez oh combien ce sentiment vous grise.
Mais faites attention, qu’il n’y ait de méprise 
Ce n’est là un abus, juste une gourmandise.