De guerre lasse.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 5 lecture
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Revenu sur ces pas après bien des années 
Plus rien autour de lui, non il ne reconnaît
Où sont-ils donc passés ces endroits familiers,
Ce qu’il a tant aimé est bien défiguré.

De ce petit sentier entre deux haies de ronces
Où petit il cueillait les asperges sauvages
Il ne reste plus rien qu’une route trop sage
Bordées des grands panneaux qu’on fait pour les annonces.

Et les champs d’artichauts aux têtes bien dressées 
Ont été remplacés par des maisons pareilles
Tristes lotissements écrasés de soleil
Qu’habitent à présent des gens bien trop pressés.

Et la belle pinède a été déflorée 
Pour bâtir pavillons qui s’y sont immiscés 
Tout n’est plus que clôtures là où il promenait
Il a le sentiment d’en être dépouillé.

Et son petit village que le rocher domine
S’est pris lui à mimer une petite ville
De sa place ombragée de platanes paisibles
Ne reste presque rien, le moderne la mine.

Il avait autrefois ancré lui tant de rêves
Dans le moindre caillou, le mur de pierres sèches 
Dans le taillis épais, la petite ruelle
Qu’il souffre à présent que on les lui enlève.

Il est vite parti pour n’effacer ces traces
De tous ces souvenirs de sa chère jeunesse
Il s’est presque enfui, vaincu de guerre lasse
Sachant que du passé, jamais ils ne renaissent.
Pierre Jean Boutet - Logo
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