Dernier port ?

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Suis-je tel le navire qui s’ancre au dernier port ?
Qui n’aura de radoub pour réparer son corps,
Échoué sur la grève où son dernier voyage
Sera plus immobile que s’il était en cage ?

Suis-je si fatigué que ma seule espérance 
C’est de finir ma vie sans subir de souffrances ?
Suis-je au bout du rouleau, sans plus rien sous le pied
Devais-je au seul boulot, de me légitimer ?

Je devrais à l’inverse me sentir plus léger 
De ce fardeau sur terre que j’ai eu à traîner 
De ces obligations, de toutes ces contraintes
De tout cet enthousiasme, de cette énergie feinte.

Si je ne renie rien et ne regrette rien 
Combien libre à présent le navire se sent,
Qui peut gonfler sa voile pour aller n’importe où 
Quand le cap se choisit, qu’on est libre de tout.

J’ai bien tourné ces pages pour écrire autre chose
D’abord en poésie dans le parfum des roses
Plongé dans la nature, loin des villes prisons 
Dans mon petit village avec mes compagnons.

Le navire est moins fier, il a moins de haubans 
Ce n’est plus qu’une barque, avec un ou deux bancs.
Il n’est certes taillé pour braver l’océan, 
Juste pour se glisser sur un filet d’argent.

Je ne ramerai plus, pas à contre courant
J’accepte à présent ce que dicte le temps 
Mais j’entends parcourir tous ses derniers méandres
Je ne suis pas pressé. je le dis, de descendre.
Pierre Jean Boutet - Logo
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