Désert de sel.

Publié le 03 août 2025 moins d'une minute de lecture 4 lecture
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Quand au port le marin chaloupe entre les cuisses
De la putain d’un soir, que dans ses mains il glisse
Deux trois billets gagnés avant dans un tripot
Entre deux rhums payés par d’autres matelots,

Il accomplit ces gestes dont il a pu rêver 
Tout seul dans sa couchette quand il était crevé 
Pour mieux en oublier le travail épuisant 
Qui ne pouvait lui faire ainsi bouillir les sangs.

Mais bien loin de son rêve sont ces moments gâchés 
Par l’alcool, les odeurs du matelas souillé 
La fille est ailleurs et son corps machinal
N’a pas même l’ardeur d’un pauvre animal.

Au cœur de ces vies tristes réside un espoir
Celui de rencontrer peut être un autre soir
Quelqu’un pour s’arracher à ce sort ordinaire
Qui vous emmènera découvrir d’autres terres.

Mais au petit matin, l’homme repartira
Pour regagner son bord et son pauvre rata
Il ne voit plus la mer mais un désert de sel
Il sait bien que le port n’ouvrira pas le ciel.
Pierre Jean Boutet - Logo
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