Destinée.

Elle est partie sans bruit et sans se retourner
Elle s’est un jour enfuie sans vraiment de regrets
Elle avait tant subie, elle avait tant souffert
Quand elle n’avait de vie au milieu de l’enfer.

Abandonnant derrière tous ces affres vécus 
Mais même sans lumière rien ne l’avait vaincu.
Elle savait qu’ailleurs existait autre chose
Elle avait par bonheur un jour humé des roses.

Elle marcha longtemps malgré la faim, la soif 
En suivant des chemins guidée par une foi
Un espoir d’entrevoir au bout de son exil
Un monde accueillant et sans pensée hostile.

Elle franchit des mers à merci de passeurs
Elle dû pour cela payer de sa personne
Ce n’était que le prix pour fuir tous ses malheurs
Loin de tout ce derrière que son cœur abandonne.

Elle parvint enfin à ces heureux rivages
Ceux qu’elle connaissait à travers des images
Elle avait atteint le but de son voyage
Elle avait réussi le grand pèlerinage.

Elle comprit très vite hélas qu’elle n’était là 
Que tombée et de fait de Charybde en Scylla
Ce monde à sa manière était impitoyable
Il n’acceptait que peu d’étrangers à sa table.

Mais elle avait appris de toujours à se battre 
Face à ce défi elle n’était acariâtre 
Ici c’était possible et malgré tout de vivre
Pour qui avait lutté pour simplement survivre.

Elle était jeune et forte et très déterminée 
Elle suivit la ligne qu’elle s’était donnée 
Et elle réussit après quelques années 
A accomplir ce qui était sa destinée.