Discordance.

Pourquoi chercher à faire le plus bel écrit 
N’a-t-on pas mieux à faire au milieu de ces cris
Quand hurle la détresse d’un monde à l’agonie
De mots point ne suffit, quand la vie nous vomit.

Je vois des haut-le-cœur dans les maux de la terre
Des formes de rejet de nos voies délétères.
Plus de cessez-le-feu, dans toutes ses colères 
Et s’il nous faut changer, ce sera ventre à terre.

Elle nous a bercé sur des milliers d’années 
Et sans jamais savoir qu’elle se condamnait, 
Gardé dans son giron comme une bonne mère 
Nous sommes des enfants valétudinaires.

Ne faut-il en effet être de grands malades
Pour détruire et souiller, par autant de balafres ?
Et s’étonner ensuite, que plongée dans les affres
Elle pleure et geigne, de tant de bravades ?

Je vous prends à témoin que peuvent donc les mots
Contre les incendies, tsunamis, leurs ravages ?
Quand ils n’ont su convaincre les hommes d’être sages 
Eux qui sont responsables s’ils subissent ces maux !

Bien sûr ce sont des actes qui seraient nécessaires 
Mais ce sont des paroles qui nous poussent à les faire
Entendez résonner ces voix discordantes
Ce n’est pas pour demain qu’on verra leur entente.