Espace de liberté.

L’écriture est pour moi espace de liberté 
Je choisis où et quand, et aussi ce que veux
Coucher sur le papier, ce dont je vais traiter
Je demeure seul maître, pour répondre à mes vœux.

Mais n’est-ce illusion, quand jamais je ne sais 
Sur quoi je vais écrire, quel sera le sujet ?
J’ai toujours l’impression de n’être qu’un jouet
Dans des mains invisibles, d’être manipulé.

D’où me viennent les mots, ce pouvoir singulier
De les articuler et d’avec eux jongler ?
D’où viennent les idées qui les relient entre eux 
De quel endroit secret, de quel lieu mystérieux ?

La page est le cadre, où se tiennent ces jeux
J’en suis le spectateur, ou l’arbitre au mieux.
Que le thème soit leste, ou qu’il soit plus sérieux 
Il se déroule toujours, très vite sous mes yeux.

Je me sens comme un filtre, une voile tendue
Dans laquelle se prennent des pensées impromptues
Qui jamais jusqu’ici ne se sont défendues 
Elles s’écoulent, liquides, étaient-elles attendues ?

L’écriture demeure un champ de liberté 
Dans lequel à ma guise, je m’en vais m’ébrouer 
Quant à ce qu’il en naît, je ne pourrais jurer
Que j’en suis seul auteur, à ce jour ne le sais.