Évanescence.

Une fleur dans le vent, fragile, se balance
Tout comme avec le temps, le fait une existence.
Et tout autour de moi, tant et tant de présences 
Rappellent obstinément ma propre évanescence.

Dans tout ce que j’observe, je me retrouve aussi :
Dans l’orgueil de ce chêne, qu’abattra la tempête,
Dans la crainte du cerf, qu’effraie le moindre bruit,
Dans le chant de l’oiseau, quand le printemps il fête.

Les murs de la maison s’effriteront un jour
Comme la lassitude en défi à l’amour.
Mais le temps, même court, où la vie étincelle 
Vaut bien de le goûter, avant que tout chancelle.

La joie ne peut pas être, hors de ce sentiment
Que ce qui est donné, n’aura hélas qu’un temps.
Rien n’est plus précieux qu’un instant de bonheur
Qui aussitôt se perd, dans la course des heures.