Évanescente.

Par chacun de mes pas je laisse une trace 
Tout comme aussi le fait l’escargot, la limace
La question n’est pas tant que quelqu’un la remarque 
Que de savoir qui d’autre derrière elle s’embarque.

Je livre mes écrits, ce n’est pas innocent.
Je ne suis de ces peintres qui déchirent leurs toiles 
Je partage mes rêves et je lève les voiles 
Mais qui s’attardera à suivre ce courant ?

Serait-ce de l’orgueil ? Un petit peu sans doute. 
J’espère toutefois ne me perdre en route.
Je reçois des échos de tous ceux qui m’écoutent 
Qui m’aident à redresser mon vieux dos qui se voûte.

Tous ces mots s’entremêlent en curieux tourbillons
Comme les grains de sable au désert par millions
Et j’entends leur musique qui palpite en moi
Et je vis par ces mots et leurs mille emplois.

Je le les grave point et pas plus ne les encre
Ils n’ont en rien besoin qu’à ce jour je les ancre
Je les sens voyager sur des ondes invisibles
Par lesquelles ils parviennent à ne sais quelles cibles ?

Et c’est bien là ma trace, fugace, évanescente 
À peine dessinée, la voilà qui s’enfuit
Je ne contrôle en rien lors tout ce qui s’ensuit
Toute autre prétention serait-elle indécente ?