Fébriles.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Le temps nous a pétri comme des figurines
Il a laissé ses marques qui se voient sur nos mines
Les traits de son couteau qui se voient sur nos rides
Le flasque de la peau qui flotte dans le vide.

Au delà du visible, que n’a-t-il modelé
Tout en nous le sensible il l’a influencé 
Le doute fut semé dans nos cœurs innocents
On ne réagit plus au moindre coup de sang.

Des œuvres de jeunesse si fermes à l’extérieur
Mais oh combien plus tendres aussi à l’intérieur
La vieillesse venue si molles à l’extérieur
Mais oh combien plus dures elles sont à l’intérieur.

Le temps joue bien de nous, nous ses marionnettes
Qui nous pensons si libres au bout de nos ficelles
Il nous consent parfois du bonheur quelques miettes
Pour que à son théâtre nous demeurions fidèles.

Il confie au hasard le sort de ses ouailles
Les dès sont donc jetés, alors où qu’ils aillent 
Leur vie sera selon une vie de canaille
Ou une vie de bien, mais vécue dans la paille.

Le temps nous a pétri entre ses doigts agiles
Comme si nous n’étions que des morceaux d’argile
Mais quels que soit la force de ses mains si habiles
Lui échappe l’amour qui nous rend tous fébriles.
Pierre Jean Boutet - Logo
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