Festin.

Des ridules irisées miroitent sur l’étang 
Les herbes aquatiques foisonnent sur ses bords
Et mille libellules volent en se poursuivant
Faisant fi des oiseaux et leur danse de mort.

La nature est riche de ces frémissements 
Partout tout est toujours sans cesse en mouvement
Toutes ces vibrations composent une musique
Que seul peut ressentir un esprit poétique.

Si l’on ne prends jamais part à cette harmonie
Si de tous ces moments on ne se sent partie
Lors ce qui nous entoure n’est plus qu’un beau tableau
Un spectacle peut être derrière un rideau.

Nous ne sommes jamais que de curieux acteurs 
Il n’y a pas nous et eux, pas même une seconde
Nous sommes comme d’autres une partie du monde
Et non pas dans la salle, juste des spectateurs.

Quand nous aurons compris que nous sommes liés 
Malgré nous, malgré eux par un même destin
Nous ne serons enfin plus des fous à lier
Qui sacrifient leur sort à un furieux festin.