Fleurs de partout

Coquelicots géants à la rouge corolle
Où vous fleurs de pavot que l'on veut mettre en geôle 
Vous dominez du haut de vos hautes couronnes
Ces pelouses verdies qui vous servent de trône.

Il est des fleurs glorieuses qui semblent souveraines
Quand d'autres sont discrètes à la taille de naines
Souvent les plus hautaines sont aussi les plus rares
Quand les plus humbles sont en nombre peu avares.

De ces fleurs qui nous narguent par leur beauté parfaite
Qui nous disent voyez que ma robe est bien faite
Admirez ma splendeur à nulle autre pareille
Et l'ingéniosité que j'ai eue pour l'abeille.

De ces fleurs invisibles qu'on piétine souvent
Qui n'en cachent pas moins d'aussi fiers stratagèmes 
Pour capturer des proies quand la viande elles aiment
Que l'on dit carnivores, si modestes pourtant.

Marguerites ordinaires ou lys des Pyrénées 
Moi je vous aime toutes où que vous soyez nées 
En forêts tropicales sous formes d'orchidées 
Ou à fleur de muraille quand vous vous cramponnez.

Vous êtes mille et cent, vous êtes innombrables
Aucune d'entre vous n'est à l'autre semblable
Quel que soit votre sort vous êtes admirables
J'aime à vous chanter autant qu'en suis capable.