Grippe

Ils ne tombaient pas tous, mais tant été frappés 
Par ce maudit virus qui sévit chaque année 
Je suis bien comme eux tous et moi aussi je crois
Que la grippe est pour d'autres et qu'elle n'est pas pour moi.

Je ris de ces vaccins souvent inefficaces
Quand des souches à la mode d'autres ont pris la place
De tous ces petits vieux soi-disant protégés 
Tombant comme des mouches sous ses coups répétés.

Alors je me blottis comme une pauvre épave
Tout au fond de mon lit où je sue et je nage
J'envoie en toux féroces des millions de virus
Tous aussi agressifs que l'est une armée russe.

J'ai du mal à garder ouverts mes yeux chassieux
J'ai envie de dormir mais je me sens pas mieux
Le monde autour de moi tourne insaisissable
D'aucune pensée valable je ne me sens capable.

Ça dure et ça dure, chaque journée est pis
Des nuits interminables à tourner dans mon lit
A chercher un sommeil troublé par les cascades
Qui coulent de mon nez, c'est pas la rigolade.

Quand la fée aspirine m'ouvre enfin un répit
De quelques temps à peine alors je me réjouis
D'avoir auprès de moi une femme fidèle
Qui n'a pas fui devant mes virus à la pelle.

La voilà à son tour qui flanche et chancelle
Ça va être à moi que de m'occuper d'elle
Quand l'un est au plus bas, l'autre il tient le coup
C'est comme ça qu'on fait, devant le mal chez nous.