Indélébile

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 7 lecture
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Il, car c’était là le nom, qu’il avait seul reçu depuis ce premier jour, où il avait vécu,
Tendit la main vers Elle, qui n’était pas plus elle,
Que pour lui, ébloui, un ange dépourvu d’ailes.

Il qui n’avait connu jusque là sur son île 
Que des dames bien loin du nom de demoiselle 
Se tenait indécis comme une balancelle 
Se sentant imbécile devant la juvénile.

Elle qui ne savait pas plus qu’en sait la pucelle
N’ayant reçu leçon, douce fille nubile
Des dames patronnesses qui la trouvaient fragile
Se tenait sagement à l’abri d’une ombrelle.

Il un peu s’enhardit par des mots, volubile,
Qu’il adressa timide à cette humble donzelle
Dans sa robe satin et brodée de dentelles
Que vous êtes jolie, plus qu’un matin d’Avril !

Elle sentit rougir ses joues et ses prunelles
Se mirent à briller à l’abri de longs cils
Trouver une réponse ce n’est pas si facile
Quand on ne sait jouer encore qu’à la marelle.

Il dont la confusion était aussi réelle 
Lui proposa un jeu pour renouer le fil 
Un jeu bien adapté à cet ange gracile
Avec un cerf-volant tout fait de fils et d’ailes.

Elle aimait courir et se montra habile
À diriger le jouet à coups de manivelles
Au milieu d’autres enfants toute une ribambelle
Leurs rires s’entendaient jusqu’au bout de leur île.

De ce jour Il et Elle qui étaient puérils 
Grandirent sans jamais se livrer de querelle 
Devinrent beau jeune homme et gente demoiselle 
Liés par un amour qu’on dit indélébile.
Pierre Jean Boutet - Logo
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