Interstices.

Ce n’est qu’un nouveau jour qui pointe à la fenêtre 
Il sera sans surprise autant qu’un jour peut l’être.
Tout semble bien écrit comment sera la pièce 
Sans vraiment de malheur et sans non plus de liesse.

C’est là, sur l’agenda, tout ce qui est à faire
Pour tout ça chaque jour c’est vrai chacun s’affaire.
La vie ne serait donc qu’une liste de tâches 
Une routine, un piège, dont on ne se détache ?

Certes cela rassure en chassant l’inconnu
Des cases bien remplies pour ne se sentir nu,
Sentiment d’exister à travers mille gestes,
Pas le temps de penser à la vie qui nous reste.

Mais n’est-ce dans le vide qu’est l’interrogation
Que malgré le vertige on se met en question ?
Dans ces plages sans titre que l’on peut se trouver
Dans ces moments sans but, en se laissant flotter.

De tous ces créneaux libres comment n’être avide ?
La poésie y naît, jaillit des interstices.
Le temps dans ces moments ne prend pas une ride
L’art qui vient s’y lover est un feu d’artifice.

Ce n’est qu’un nouveau jour, quelle que soit sa fin
L’essentiel est pour moi que d’assouvir ma faim.
Mon appétit de mots, de sons et puis d’images
Que je m’en vais glisser sans tarder sur la page.