Jai parlé aux nuages qui passent souverains

Je leur ai demandé voyez-vous les humains ?
Ou planez-vous là-haut, à tout indifférents, 
En dispensant la pluie quand vous avez le temps ?

Je me suis adressé aussi bien sûr aux vents
Les ai interrogés très vite en passant
Soufflez-vous par plaisir ou par nécessité 
Tempêtes ou zéphyrs sont-ce vos volontés ?

J’ai dit à la rivière qui coule à mes pieds
Pourquoi toute cette eau que tu t’en vas charrier
Irrigues-tu les terres avec une intention
Ou est-ce par hasard que viennent les moissons ?

J’ai osé la forêt à son tour lui parler
Pourquoi donc tous ces arbres et pourquoi vous poussez ?
Pourquoi toute cette ombre et pourquoi ce gibier
Que voulez-vous garder au cœur de vos halliers ?

Tout à tour la nature j’ai partout questionnée
Tout ce qui peut y vivre et tout ce qui en naît 
Je n’ai eu de réponse que tout ce que l’on sait
C’est qu’il en est ainsi et que c’est vérité.

Puis j’ai questionné l’homme tout comme il passait
Pour savoir dans quel but autant il s’agitait.
Il m’a dit je veux prendre, jouir et posséder 
Tout ce que la nature pourra bien me donner.