La chaleur de la louve.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Au fond d’un vieux réduit tout encombré de tôles,
Des flaques d’eau au sol reflètent les lampes 
Un pauvre établi dans un coin se désole,
Sur un lit de fortune, un pauvre être campe.

Des sacs très usagés plein jadis de patates 
Servent de couvertures à son corps décharné,
Pourtant il ne se plaint bien que rien ne le gâte 
Ce n’était guère mieux, au pays où il est né.

Il n’a pas peur des rats tant maigre est sa pitance
Il ne laisse de miettes de ses pauvres bombances.
Ses yeux brillent si forts aux lueurs de la lune
Il ne fait trop de gestes tant il tient à sa plume.

Car cet homme de rien à la triste apparence
Qu’on voit comme un hère perdu dans l’existence,
À tout au fond de lui un trésor bien caché 
Ce sont ces mots écrits qu’il laisse s’envoler.

Il noircit du papier, c’est sa seule dépense 
Avec quelques crayons, une gomme, le silence
Il écrit jour et nuit sur de simples cahiers
Il dit la joie de vivre, il voudrait la crier.

Dans son grand dénuement lui ne voit que richesse
Un toit, un lit, du pain et du vent la caresse. 
Ne lui manque sans doute rien qu’un peu de tendresse
A travers ses écrits, il répète sans cesse.

L’homme s’est égaré sur des chemins mauvais 
Quand au lieu que d’aimer, il veut tout posséder. 
Sans comprendre qu’il n’aura du désir de ces choses
Le plaisir qu’on ressent, au parfum d’une rose.

Le bonheur accompli qui nous dit qu’on le trouve
Dans l’accumulation de choses et de biens ?
La chaleur de l’amour si brûlant de la louve
Ne grandit qu’enrichi du nombre de nos liens.
Pierre Jean Boutet - Logo
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