La moisson.

Publié le 03 août 2025 moins d'une minute de lecture 5 lecture
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Chaque mois nous apporte sa moisson de décès 
Ces mille gens célèbres qui leur trace ont laissée 
Combien dans le silence qui s’en sont eux allés 
Ne léguant qu’à leurs proches de douloureux regrets ?

Hommages provisoires avec ou sans prières 
Célébrations discrètes au fond des cimetières 
Pour ceux parmi les humbles aux destinées modestes
Connus ou inconnus de nous qu’est-ce qu’il reste ?

Oserai-je avouer que j’envierais parfois
Tous ceux qui vont ainsi hors des chemins de croix ?
Quittant ce monde fou qui ne sait son histoire
Sans plus tenter jamais d’y trouver de l’espoir.

Envolés tous les doutes, les souffrances et la peur
Effacés toute route et libérés les cœurs 
Confier aux vivants la charge de creuser
Ce sillon qui n’a plus au bout qu’un grand fossé.

Mais alors je m’ébroue pour chasser ces pensées 
Il suffit du sourire que m’adresse l’aimée
Ou de la voix fluette d’un enfant enjoué 
Pour éprouver l’envie d’encore un peu jouer.

J’attendrai bien un peu s’il en est bien ainsi 
Je m’en irai sans doute, seulement au jour dit.
La page du journal n’est pas encore écrite 
Dire mon impatience serait bien hypocrite.
Pierre Jean Boutet - Logo
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