La rose du lundi

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 7 lecture
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Allons voir si la rose avec laquelle je me repose
N'a point perdu langue acérée, ses mots qui piquent comme épée 
Je l'ai cueillie tard l'autre soir toute entourée de ses fans nés 
Avec en main un beau bouquet de billets à lui proposer.

Elle m'a suivie, je l'ai aimée lui enlevant tous ses pétales 
Ensuite je l'ai rhabillée, lui ai dit reste et ne détale 
Elle m'a dit toi mon bichon tu n'es pas un bon jardinier
C'est juste la vue de tes biftons qui vers toi hier m'a poussée.

Je lui ai dit toi tu sens bon et tu as fort jolie parure
Mais si j'enlève tous tes fards et te prive de ta vêture 
Tu n'es qu'une des mille fleurs qu'on trouve là dans cette rue
Tu égratignes par malheur tous ceux qui vers toi sont venus.

Tu fais la fière mais tu te fanes dès que le soleil est couché 
Le soir venu lors tu fais fuir tous tes amours de la journée 
On ne voit plus que les aiguilles que dans tes bras tu as enfoncées 
Ton insolence et ton allure, fruit d'artifices dénoncés.

J'ai vu la rose au matin bien défraîchie dans le satin
Elle semblait bien chiffonnée, et bien pâle était son teint
Je l'ai un peu ragaillardie lui disant au revoir merci
Tu es la rose du lundi, j'aime les autres fleurs aussi.
Pierre Jean Boutet - Logo
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