La somme.

Je pense avoir tout dit et de mille manières 
Sur les travers de l’homme tel qu’il vit sur la Terre.
En ai-je fait le tour ? Est-ce à moi de le dire ?
Je l’ai autant loué que j’ai pu le maudire.

Car je sais bien moi même tout ce qui bout en moi
Aussi bien tous mes rêves que mes sombres émois 
Mes pulsions sont en trêve tant que je les combats
Mais chez beaucoup trop brèves sont ces pauses je crois.

Combien ceux qui parviennent à mettre à merci
Cette chair trop présente qui nous tourmente ainsi ?
Qui mettent une veilleuse à tous leurs appétits 
Permettent à leur esprit d’ignorer ces soucis ?

Ceux qui n’ont pu forger la fine carapace
Qui garde prisonniers leurs appétits voraces
Sont comme des jouets offerts à ces tyrans 
Qui flattent leurs instincts, les plus bas, tout le temps.

Donnez leur une idée pour qu’elle les transcende,
Ils en feront une arme dépourvue de conscience.
Ils n’ont qu’une réponse pour mettre à leur service
Tout ceux qui leur résistent, quels que soient les sévices.

De quelque point de vue que je regarde l’homme
Je vois surtout le mal qui domine son âme 
De tout le bien qu’il fait, on peut faire la somme
Elle ne suffira pas pour y chasser l’infâme.