La terre regrette.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 4 lecture
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Quand l’homme a surgi on ne sait bien trop d’où 
Qu’il a devant la vie, du plier le genou
La terre accueillante pour lui s’est mise en quatre
De ses meilleurs atouts, lui en a donné quatre.

Le premier qu’il conquit ce fut on sait le feu
Qui fit que dans la nuit, il fut bien moins peureux
Et que dans sa chaleur il durcit ses épieux 
Il eut de la lumière pour honorer ses dieux.

Ensuite fut la terre déjà très nourricière 
Par le gibier chassé, dont elle était prospère 
Bientôt c’est par des graines qu’un jour il l’insémine
Ça le mit pour longtemps à l’abri des famines.

L’eau déjà généreuse lui offrait du poisson
La terre irriguée, oh les jolies moissons !
Cette eau tombée du ciel en ondées bienfaisantes
Il fit pour l’appeler cérémonies dansantes.

Ce n’est que bien plus tard qu’il osa conquérir 
Voler au sein de l’air plus haut qu’un oiseau lyre
De toutes les façons, planer pour le plaisir 
Ou pour voyager loin, plus vite qu’un zéphyr.

De ces dons de la terre, mais qu’en a-t-il donc fait
D’en user sagement, de bien en profiter
Cela ne lui suffit, il en a abusé 
Au point que aujourd’hui, la terre a des regrets.

Car le feu bien qu’ardent, ne lui a pas suffit
C’est le feu nucléaire, qu’il a volé aussi
Les dieux eurent raison, d’enchaîner Prométhée 
Car l’homme ne sait pas, tout seul quand s’arrêter.

Car la terre fertile, ne lui a pas suffit 
En son cœur très profond, il s’est mis à creuser
Tout ça pour en extraire, de quoi s’empoisonner
Et épuiser la terre, au point qu’elle crie merci !

Car cette eau abondante, ne lui a pas suffit 
Il détourne les fleuves, et assèche les lacs
Il pollue les rivières, les mers, les océans
Au point que bientôt, y aura rien de vivant.

Car cet air qu’il respire, ne lui a pas suffit
Tous les jours il le gâte, par mille industries
Il produit tant de gaz, et de chaleur aussi
Que bientôt sur la terre, tout l’air sera pourri.

Quand l’homme a surgi, d’on ne sait pas bien où 
Devant la vie sur terre, a plié le genou
Depuis deux millénaires il s’en est cru le maître 
Et la terre regrette que de l’avoir vu naître.
Pierre Jean Boutet - Logo
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