Le chant des baleines.

Si un jour vous avez ouï le chant des baleines 
Des sons si hauts perchés, qu’ils vous tiennent en haleine
Bien que ne les perçoive pas une oreille humaine
Cachés dans l’ultra son, elles sont à la peine.

Combien d’autres merveilles nous demeurent occultées  
A l’abri de nos sens, somme toute, limités ?
Et de les découvrir l’avons-nous mérité ?
Tant nous gâtons de choses, humains, en vérité !

Nous voyons à présent si loin dans l’univers
Tant de milliards d’étoiles, presque à l’infini 
Sommes-nous pour autant à l’abri d’un revers ?
La fortune des hommes semble bientôt finie.

À force de vouloir nous dépasser sans cesse
Nous avons d’un atout tous fait notre faiblesse
Car il est des limites que l’on ne doit franchir
Sans risquer très bientôt que de voir tout mourir.

On peut savoir le faire et ne le faire point
Si au bout l’on obtient non un plus, mais un moins.
J’aimerais que les hommes entendent cet adage
S’il le faisaient je crois ils deviendraient plus sages.