Le cinquième élément.

Les quatre éléments que voilà un symbole 
Les poètes ont écrit sur eux des paraboles
Il semble bien admis qu’hors d’eux point de salut
Tout autre composant en serait donc exclu ?

Quant à moi je prétends que la vie est un autre
Par la chair et le sang, par tout ce qui est vôtre 
Que c’est là, important, un cinquième élément 
Qui vaut bien les quatre autres, n’est-ce pas évident ?

Par le feu qui l’anime, par cette eau qui l’abreuve
Par l’air qu’elle respire, par la terre où elle croît
La vie à ce dossier apporte bien des preuves
Elle est de cette main bien le cinquième doigt.

L’homme craint le feu qui consume ses pertes
Il redoute aussi l’eau surtout quand elle déferle 
Du vent il en connaît la force et la fureur
La terre quand elle tremble lui fait alors très peur.

Les quatre il respecte, mais la vie dans tout ça ?
Il semble qu’il n’en fasse hélas beaucoup de cas.
Il va jusqu’à détruire ses propres congénères
À ruiner les milieux, polluer mers et terres.

Étrange paradoxe, curieuse attitude
Folie ou résultat de mauvaises habitudes.
Alors que c’est la vie qui est le seul miracle
La seule à laquelle il fait vraiment obstacle.

Alors il est grand temps que de vouer un culte
Au cinquième élément, à la vie qui exulte
Et de la respecter tout autant que les quatre
Sans être pour autant un simple idolâtre.