Le goût de vivre

On perd de sa fureur, 
Perd-on le goût de vivre ?
Quand moins fort bat le cœur 
Peut-on encore être ivre ?

Oui car on prend le temps 
De savourer les choses.
Ce n’est pas pour autant
Qu’on ne trouve épatant 
Le pouvoir qu’ont les roses.

Terminus

On la sent bien qui rôde 
Sa présence est légère 
Elle fait sa maraude
Son odeur est sans l’air.

On sait qu’elle se rapproche 
Chaque jour un peu plus.
Qu’importe nos reproches
Elle n’a dans ses poches
Qu’un billet : terminus.

Ambigu

Vit-on chaque moment 
Comme on devrait le faire ?
Combien vit-on vraiment 
Sans avoir tête en l’air ?

Or le plaisir intense 
Or la douleur aiguë,
C’est trop souvent qu’on pense
À la prochaine danse
Quel présent ambigu !