Le grand manège.

Un beau jour s’est levé comme on en connaît tous
Mes yeux se sont ouverts sur un tout autre monde
Nous sommes tous des graines qui grandissent et poussent 
Puis survient le moment où on sort de la ronde.

On voit le grand manège où l’on est embarqué.
Sans être un grand stratège on va y remarquer
Combien nous sommes sages, aux conventions tenus
Combien le paysage est pour tous convenu.

Dès lors que le regard s’échappe du décor 
Dès lors que l’on comprend quel est bien notre sort
On ne redoute plus ni la vie, ni la mort
Mais seuls les mauvais actes qui donnent des remords.

Nul ne peut s’échapper de cette grande roue
Nul ne peut dépasser le temps qu’elle lui alloue
Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est de n’y pas subir
Et de faire le bien entre naître et mourir.

Un beau jour s’est levé où les yeux de l’enfant
Sans cesser de rêver ont enfin vu vraiment.
Où l’homme endormi s’est enfin réveillé 
Et a vu d’un regard le monde tel qu’il est.