Le jouet de ma plume.

Je ne sais pas toujours où me conduit la plume 
Son souffle est soit léger soit lourd comme l’enclume
Elle n’en fait qu’à sa tête en suivant son chemin 
Je ne suis que celui qui la tient dans sa main.

C’est ainsi chaque jour que je ne tiens sa bride
Que pour en réfréner les élans intrépides 
Rarement elle paresse mais elle part au galop
Impatiente alors d’aligner mille mots.

Comme si se battaient en moi mille poètes 
Jaloux de s’emparer de la plume en goguette
Pour écrire très vite dans ce temps grappillé 
Tous les mots qu’ils veulent coucher sur le papier.

À ce jeu très étrange me prête volontiers
J’ai parfois l’impression de n’être qu’un jouet
Lorsque soudain ma plume vient de moi s’emparer
Suis heureux avec elle de partir voyager.