Le joueur de flûte.
Publié le 03 août 2025
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Il arriva la tête basse à l’auberge de son village
Le dos voûté, l’air accablé, il n’était pas d’un si grand âge.
Le tenancier le vit entrer et à peine le reconnut
La barbe si envahissante, sur un visage autrefois nu.
L’homme s’assit dans le silence à une table dans un coin
Et demanda d’un simple geste un peu de pain, un doigt de vin.
Le bruit revint dans la taverne après ce temps de suspension
Les clients tous à leurs affaire n’y prêtèrent plus attention.
Ce qui se passa lors ensuite, un témoin me le raconta
De son manteau l’homme soudain une longue flûte extirpa
Il se mit à jouer très vite un air aux accents très étranges
Une musique envoûtante mais sûrement pas celle des anges.
À ces accords fort entraînants chacun se leva de son banc
Pour s’agiter tels un dément, tête et jambes bras ballants.
Sur les visages des rictus comme grimaces de souffrance
Ce n’était de gaieté de cœur qu’ils étaient pris dans cette danse.
L’homme à la flûte semblait rire à voir de tels déchaînements
Comme s’il prenait du plaisir à voir ces hommes s’agitant.
Il s’arrêta très brusquement et tout ne fut qu’effondrement
Les corps à bout tombèrent tous dans un total épuisement.
L’homme alors rangea sa flûte, se revêtit mis son chapeau
Puis salua profondément ce public si peu consentant
Mais avant de quitter les lieux, avant de leur tourner le dos
Il parla d’un ton sentencieux, leur adressa ces quelques mots :
Vous tous jadis qui me chassèrent de ce village de ces lieux,
Sous prétexte que j’étais jeune et inutile et prétentieux,
Ne jouant les seules musiques que vous aimiez de vos aïeux
Vous ne vouliez écouter celles que j’entendais haut dans les cieux
J’ai du partir chercher très loin, aller vivre sous d’autres lois
Partout ce fut même rengaine personne ne voulut de moi
J’ai connu le froid la misère, été maintes fois aux abois
Mais j’ai découvert le secret d’un air qui impose sa loi.
Désormais je n’en fait mystère, c’est à votre tour de danser
Lorsque je jouerai de ma flûte vous en aurez tous des regrets
Je suis devenu le trouvère qui vous fera vivre un enfer
Jusqu’à ce que vous appréciez, ce que vous n’aimiez pas hier.
Le dos voûté, l’air accablé, il n’était pas d’un si grand âge.
Le tenancier le vit entrer et à peine le reconnut
La barbe si envahissante, sur un visage autrefois nu.
L’homme s’assit dans le silence à une table dans un coin
Et demanda d’un simple geste un peu de pain, un doigt de vin.
Le bruit revint dans la taverne après ce temps de suspension
Les clients tous à leurs affaire n’y prêtèrent plus attention.
Ce qui se passa lors ensuite, un témoin me le raconta
De son manteau l’homme soudain une longue flûte extirpa
Il se mit à jouer très vite un air aux accents très étranges
Une musique envoûtante mais sûrement pas celle des anges.
À ces accords fort entraînants chacun se leva de son banc
Pour s’agiter tels un dément, tête et jambes bras ballants.
Sur les visages des rictus comme grimaces de souffrance
Ce n’était de gaieté de cœur qu’ils étaient pris dans cette danse.
L’homme à la flûte semblait rire à voir de tels déchaînements
Comme s’il prenait du plaisir à voir ces hommes s’agitant.
Il s’arrêta très brusquement et tout ne fut qu’effondrement
Les corps à bout tombèrent tous dans un total épuisement.
L’homme alors rangea sa flûte, se revêtit mis son chapeau
Puis salua profondément ce public si peu consentant
Mais avant de quitter les lieux, avant de leur tourner le dos
Il parla d’un ton sentencieux, leur adressa ces quelques mots :
Vous tous jadis qui me chassèrent de ce village de ces lieux,
Sous prétexte que j’étais jeune et inutile et prétentieux,
Ne jouant les seules musiques que vous aimiez de vos aïeux
Vous ne vouliez écouter celles que j’entendais haut dans les cieux
J’ai du partir chercher très loin, aller vivre sous d’autres lois
Partout ce fut même rengaine personne ne voulut de moi
J’ai connu le froid la misère, été maintes fois aux abois
Mais j’ai découvert le secret d’un air qui impose sa loi.
Désormais je n’en fait mystère, c’est à votre tour de danser
Lorsque je jouerai de ma flûte vous en aurez tous des regrets
Je suis devenu le trouvère qui vous fera vivre un enfer
Jusqu’à ce que vous appréciez, ce que vous n’aimiez pas hier.

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