Le mauvais choix.

La vie qui nous choisit n’exige pas d’avis
Elle vient, elle se donne, pour chacun c’est ainsi.
Tous fruit de ce hasard, mais fait-il bien les choses ?
Pour lui le bien, le mal ne sont jamais en cause.

On garde l’illusion de diriger sa vie
Gouvernée par nos peurs comme par nos envies.
Tout juste infléchit-on un chemin tout tracé 
De par notre naissance tant est déjà joué !

Étrange paradoxe c’est bien plus sur la mort 
Qu’on exerce une emprise, avec ou sans remord.
La mort qu’on administre à d’autres que soi-même 
La mort que l’on se donne pour fuir tous ses problèmes.

Est-ce alors pour cela que l’homme est délétère 
N’ayant pu de la vie résoudre le mystère ?
Combien ça lui est facile, acte ou non volontaire
D’effacer d’autres vies, même lui, sur la terre !

A croire que la vie lui est trop lourde à porter 
Il en fait une lutte, un combat acharné.
Quand donc comprendra-t-il qu’il lui faut lâcher prise
Que vouloir contrôler n’est que vaste méprise ?

Quand se resoudra-t-il à épouser la vie
A la laisser agir sans lui opposer sa vis *
Quand acceptera-t-il de ne faire allégeance 
À la mort qui influe autant sa propre engeance ?

*vis : latin, au sens de  violence contre quelqu'un, arrogance, action violente, force de destruction d'un phénomène naturel