Le petit compagnon.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 7 lecture
(0)
Une chape de plomb aujourd’hui sur ma tête 
Je crains fort qu’elle n’éteigne mes élans de poète.
Seuls des vers de coton laborieux et modestes
Naîtront de cette main à qui peine le geste.

La gorge dans l’étau et les bronches en feu, 
Courbatures partout, excusez-moi du peu,
La fatigue a tendance à me fermer les yeux
N’est pour autant venu, le temps de mes adieux.

Je m’en vais donc tenir compagnie à Léon 
N’est guère plus rapide que moi ce hérisson 
Il comprendra sans doute que je traine un peu
Pour suivre les chemins du petit audacieux.

Rien ne sert de courir la fable le démontre 
Une once de courage et de curiosité. 
La vie tient porte ouverte, il ne faut aller contre 
Léon l’a bien compris quoiqu’il ait hésité.

Pourquoi ne le suivrai-je puisqu’il donne l’exemple
Ce serait sacrilège du moins ça me le semble
Que de rester cloîtré dans cette sale grippe 
C’est pourquoi à ses pas aujourd’hui je m’agrippe.

J’ai pour moi tout mon temps c’est presque un privilège 
Tant cette maladie bien des tâches allège 
Me suffit en effet de remuer les doigts
Et de tourner les pages, c’est tout ce que je dois !

Il s’ébranle déjà ce petit compagnon 
Armé de son bâton et de son baluchon
Il m’invite à suivre ses pérégrinations 
C’est pourquoi je vous laisse, mais ce n’est abandon.
Pierre Jean Boutet - Logo
Connectez-vous pour noter ce poème, l'ajouter à vos favoris et créer des collections.

Commentaires (0)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour laisser un commentaire.

Soyez le premier à laisser un commentaire sur ce poème.