Le petit roi

J’aime quand tes poèmes racontent une histoire,
Me disait mon amie, il y a un ou deux soirs.
Tant il est plus facile de suivre ton propos
Quand trouvent mieux leur place alors tous tes mots.

Alors écoute bien il était une fois
Dans un pays lointain un pauvre petit roi.
Oh certes son royaume n’était pas grand tu vois 
Il tenait tout entier dans un’ coque de noix.

Mais il était chez lui aussi heureux qu’un roi
C’était lui le sujet qui vivait sous son toit.
Chez lui pas d’injustice, car tous égaux en droit
Et son gouvernement respectait bien les lois.

Un jour il eut visite dans sa coque de noix
D’un criquet, un artiste, qui recherchait sa voie
Il lui offrit le gîte, l’invita à sa table 
Et l’autre lui joua comme un petit spectacle.

Il s’y trouva si bien que dès le lendemain 
Il y prit ses quartiers contre un coup de main
Le roi n’y vit malice car à vivre tout seul
Il se sentait fort triste de ne voir d’autre gueule.

Le criquet s’installa et se crut à l’auberge
Il s’en allait pêcher tout le jour sur la berge 
Lors que le petit roi faisait force corvées
Et n’avait pour paiement qu’un fort pâle navet.

Quand il voulut chasser de chez lui cet intrus,
Qui las se comportait comme un malotru,
Il dut se rendre compte qu’il n’avait pas d’armée 
Pas même une lance ou même un bouclier.

Le roi se mit en grève, plus rien pour le criquet 
Qui très vite dès lors se mit à paniquer 
Voyant que la misère pointait déjà son nez 
Il s’empressa d’aller ailleurs quêter monnaie.

Le petit roi enfin redevint chez lui maître 
Il referma les portes de sa coque de noix 
Dès ce jour on pu voir écrit à sa fenêtre 
Vous êtes bienvenu, mais ici c’est chez moi !