Le vieux fauteuil.

C’est un siège ordinaire que ce très vieux fauteuil
Qui occupe une place près de la cheminée 
Cette assise là, n’est celle de l’orgueil
Il est bien mieux qu’un trône pour bien se reposer.

Dans ses bras de cuir larges, il assure l’accueil
Un dossier confortable et un coussin moelleux. 
C’est d’un habitué que toujours il recueille
Les soupirs satisfaits de s’asseoir en ce lieu.

Sa mine est fatiguée, ne vous y fiez pas
Il semble défoncé, mais ce n’est pas le cas.
Il épouse à merveille les formes de l’occupant
Qui s’y sent tant à l’aise, surtout en s’endormant.

Au ronflement du bois dedans la cheminée 
Répond celui de l’homme assoupi, apaisé 
Voilà deux compagnons qui vivent sagement 
Dans ce conciliabule qui dure longtemps.

Le fauteuil est bateau, tapis, même cheval
Pour susciter les rêves de tout homme normal.
Le corps ne pèse plus dans ce cocon douillet
On s’y sent si léger que l’on peut s’envoler.