Les chevaliers d'antan

Les chevaliers d'antan qu'ils avaient fière allure
Bellement harnachés trônant sur leur monture
Voila la belle image qu'on laissé ces vaillants
Perchés sur destriers en armure flambants.

Où est passé le sang qui souillait les pavois
Les membres entaillés par les épées de fer
Les chevaux abattus et qui ont tant souffert
Le chevalier à terre étouffé par le poids ?

Où sont ces armes blanches plus que rouges de sang
Où sont tous ces manants couchés, agonisants
Où est passée la boue de ces champs de tournois
Quand s'y vautraient ces hommes dans leurs combats sournois ?

L'histoire ne retient que victoire et gloire
Elle oublie volontiers les moments bien plus noirs 
On ne voit que l'image de ces fiers conquérants 
Sans voir ce qui derrière faisait frémir leurs rangs.

Des étendards brandis sur les armées flottants
Des charges endiablées, des chevaux galopants
Tous ces corps piétinés, et ces soirs de bataille
Tant de charniers enfouis à la vaille que vaille.

Nos guerres d'aujourd'hui ont perdu ce panache
Mais elles ont conservé le tranchant de la hache
Les morts sont moins glorieuses sous le fracas des bombes
Mais elles sont plus nombreuses les blessures et les tombes.